A peine venez-vous de quitter le bureau et de vous lover confortablement sur votre canapé, prêt à déconnecter, qu’on vous propose de regarder une série sur… l’univers du travail. Aliénation ultime ou prise de recul salutaire ?
Le phénomène n’est pas nouveau : depuis de nombreuses années déjà, les séries TV nous régalent en tournant le monde « corporate » en dérision, usant de l’absurde et de l’outrance pour mieux en dénoncer les travers. Citons pêle-mêle les célèbres The Office, Parks and Recreation ou encore la petite française WorkingGirls, qui ont porté aux nues ce genre de la « workplace comedy ». On pourrait d’ailleurs aller jusqu’à classer le blockbuster Dix pour Cent dans cette même catégorie, tant les bureaux d’ASK en constituent le décor majeur.
Désormais, on observe la montée en puissance d’un genre tout à fait opposé et qui substitue au comique le tragique : celui de la « workplace dystopy ». Ainsi, l’essor de la dystopie ces dernières années dans les industries culturelles a-t-il fini par s’attaquer aux réalités ordinaires du monde du travail.
C’est ainsi le cas de la mini-série française Trepalium qui imaginait un mur séparant les 80% de la population sans-emploi et les 20% d’actifs, abîmés malgré leurs privilèges, ou encore de la série suédoise Real Humans, qui développait pour sa part la thématique de la robotisation des tâches ingrates.
Cet été, nous ne pouvons que vous conseiller (à l’image des critiques dithyrambiques qu’elle a reçues) la série Severance, dont la première saison est à dévorer sur Apple TV+. Sans rien divulgâcher de son contenu, on peut tout de même vous dire que celle-ci traite de la frontière entre sphère privée et sphère professionnelle, et de la façon dont nous forgeons notre identité dans l’une et l’autre. Malgré le trait déformé à l’extrême, chacun y reconnaîtra des situations classiques de la vie de bureau, dont la valeur est toujours plus questionnée dans nos sociétés modernes, en particulier par l’essor du télétravail.
Et visiblement, dans la sphère du divertissement culturel, il n’y a pas que le format série qui dénonce les phénomènes d’aliénation au travail. A peine sorti il y a quelques jours, le dernier single de Beyoncé, Break My Soul, s’est déjà imposé comme l’hymne de la Grande Démission aux Etats-Unis.
Là où la série Severance travaille la prise de conscience, la mélodie aux accents house de la star américaine risque quant à elle de motiver un peu plus le passage à l’action, pour tous ceux qui projetaient de quitter leur entreprise avec pertes et fracas.
Dans quel nouveau personnage la sphère du travail va-t-elle s’incarner dans les prochaines saisons ? Suite au prochain épisode…
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