FYI #119 – For Your dernière dose d’Inspiration avant le break estival, on résume pour vous ce qu’il faut retenir du dernier Digital News Report, le baromètre incontournable du Reuters Institute sur les tendances de la presse en ligne.
On vous emmène à Arles pour les rencontres de la photographie et on fait le parallèle entre cet art et sa place dans la communication actuelle.
Enfin, pour travailler vos prochains rapports annuels et rapports intégrés, on vous donne rendez-vous, en live ou en replay.
🌴 On vous souhaite une bonne lecture de cette édition et on se retrouve au mois de septembre pour toujours plus d’inspiration !
Digital News Report 2023 : le must des tendances mondiales de la Presse en ligne
Par Fabrice, à la tête du pôle Digital de l’Agence WAT & nouveaux récits
Au solstice de l’année, le tant attendu Digital News Report 2023 de Reuters est sorti. C’est la master class annuelle de l’agence de presse de référence qui partage les résultats de son étude internationale menée dans 46 pays. Une étude qui interroge les modes de fabrication et de consommation de l’information plus que jamais en transformation permanente. Vous l’aurez compris, une bible pour affuter nos dispositifs d’information.
Cette année, Reuters analyse les tendances du monde de la Presse en ligne autour de 3 mots clés : participatif, personnel, personnalisé. Nous avons épluché pour vous les 160 pages du rapport et écouté avec attention les 1h30 de conférence. Voici les 6 points clés à retenir pour inspirer vos réflexions et recommandations :
Comment gagner l’attention ?
- Pour gagner l’attention fragile de son lectorat, l’information doit s’exporter là où les audiences sont, notamment auprès des jeunes générations, c’est-à-dire TikTok et SnapChat. À noter que Facebook reste le média social numéro 1 en termes de volume d’audience, même en France et quelles que soient les cibles.
- Oubliez les stratégies qui consistent à générer du trafic vers un site référent, les audiences des réseaux sociaux restent sur les réseaux sociaux pour consommer de l’info. L’accès direct à l’info sur les sites Média ne représente que 32% des lectures globales de news. L’enjeu est donc de décliner l’information en s’adaptant aux codes et aux usages desdits médias sociaux. Alors affûtez vos stratégies de hashtags et votre editing, le titre reste l’arme ultime.
- Autre priorité, développer des outils de push comme la mise en place d’alertes e-mail ou les notifications qui permettent aux utilisateurs de choisir leurs formats, leurs sujets et les moments auxquels ils reçoivent l’info. Un impact majeur pour l’organisation de l’offre de contenus, qui doit se mettre en disponibilité.
- La qualité est le critère de choix dominant. Oubliez les chatons, les mèmes ou le parler ‘djeunes’, l’info c’est l’info et ça reste sérieux peu importe le canal (dont il faut quand même maîtriser les codes et les formats), le sujet ou la cible. Les consommateurs d’info sont de plus en plus éduqués et en capacité de décrypter, de trier et de sélectionner avec finesse l’info, notamment selon la crédibilité de la source. Au-delà de la qualité, l’enjeu du journalisme de demain sera de fournir une valeur ajoutée en proposant une info impartiale et la plus objective possible afin de permettre de comprendre et de décrypter le monde. C’est l’avènement de l’information ‘as a service’. L’info doit être un acte de générosité, un partage de connaissance qui doit se donner les moyens d’être utile.
- La marque « actualité » ou « news » n’est plus comprise. L’inconscient et les a priori sur le terme d’actualité ou de news sont anxiogènes, il faut donc revoir l’offre de ce type de contenus dans une approche beaucoup plus positive et constructive. Les audiences auront tendance à se tourner vers des contenus explicatifs, de décryptage ou orientés “solution”. #hugodecrypte
- L’info change de ton ! L’étude Reuters constate une tonalité qui évolue de plus en plus vers le modèle de la conversation. La Presse abandonne son style académique rigoureusement construit pour adopter une écriture plus fluide à la façon d’un échange entre 2 individus. Certains grands médias mènent en ce moment un travail important au sein des salles de rédaction afin de faire évoluer les méthodes de production des contenus autour des logiques de récit et d’en maîtriser la très grande variété. Une évolution des méthodes au sein desquelles l’analyse data est omniprésente pour identifier les rhétoriques dominantes, les leaders d’opinion influents, ou encore les questionnements récurrents et ainsi affiner les choix éditoriaux (formats, angles, canaux…). On ne vous recommandera jamais assez de faire du Social Listening…
Pour tout étudier en détail, voici l’accès aux 160 pages du rapport, in english dude, of course : https://reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/files/2023-06/Digital_News_Report_2023.pdf, le focus France est page 74.
La photographie et les territoires
Par Olivier, l’oeil de la créa chez All Contents
Depuis sa dissolution dans les flux d’images digitales, La photographie aurait pu se trouver banalisée comme un ustensile du quotidien, une simple fonctionnalité. Faire une photo ne coûte plus rien dans l’esprit de tous, et cela aurait pu provoquer sa perte et la dégradation définitive de son statut.
C’est oublier que la photographie n’est pas une technique mais une démarche. Une démarche qui peut être celle d’un auteur, d’un journaliste où d’un artisan qui a choisi ce médium universel à la perception instantanée. C’est un cheminement, une réflexion qui progresse en marchant, à la recherche de fragments d’images pour composer son sujet. Le regard posé sur le sujet suffira à en révéler le sens.
Que peut la photographie ?
Soumis aux secousses des bouleversements de nos environnements, nous avons besoin de fixer un panorama de nos territoires pour comprendre la réalité des mutations en cours. L’enjeu est de permettre de partager une vision juste pour mieux mesurer l’incidence de notre activité humaine sur notre cadre de vie.
Ce rôle, la photographie peut le jouer collectivement. En France, la Direction de la création artistique accompagne la photographie en finançant un ensemble prestigieux d’institutions (BnF, Centre Pompidou, musée d’Orsay, Cnap, Jeu de Paume), le réseau des centres d’art sur tout le territoire et les événements en régions.
Cette année, les Rencontres de la Photographie d’Arles ont choisi d’explorer les territoires naturels et humains sous le titre « Un état de conscience ». Leur ambition est d’établir un relevé sismographique de notre temps, pour se faire l’écho de l’état de conscience de notre monde. « Les photographes, artistes et commissaires donnent à voir, à percevoir, avec une extrême acuité, les transformations que nous vivons. La prise en considération – a minima – du réchauffement climatique s’est imposée à nous, impactant directement nos habitudes. »
L’exploration du territoire peut prendre de multiples formes. Ainsi, l’exposition Soleil Gris d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier présente un corpus territorial issu du travail au long cours pour l’Atlas des Régions Naturelles. Ou l’enquête sur la zone industrielle de Tarascon, autrefois fleuron de la modernité, menée par Mathieu Asselin au cœur de l’exposition Ici près.
Un bien culturel
Mais au-delà des commandes de la publicité et de la communication comment un photographe responsable et engagé peut-il vivre ? La question peut se poser autrement pour citer Mathieu Asselin, photographe documentaire franco-vénézuélien passé d’abord par la commande publicitaire : « Comment vendre un travail qui parle de la souffrance des gens ? ». La presse, dont la diffusion n’a cessé de reculer sur ces dernières décennies n’est plus le prescripteur puissant et riche capable d’assurer les revenus des photographes. Il faut trouver un autre modèle économique pour être rémunéré sur la diffusion des images. Alors pour rendre visible son travail documentaire sur des sujets de sociétés, il s’est tourné vers les fondations publiques ou d’entreprises, mais à la condition de vendre un travail complet. Dès lors, il a développé une stratégie de mise en place des expositions pour lui permettre de garder le contrôle du storytelling de ses sujets. Il a intégré à sa démarche la scénographie des accrochages. Il ne s’agit plus de vendre les photos une par une, mais toute une histoire.
L’exemple de Mathieu Asselin est significatif de ce que peut devenir la pratique photographique aujourd’hui pour vivre et faire rayonner son travail en coïncidence avec les aspirations de notre époque.
Pour les professionnels de la communication, il reste encore à inventer bien des manières de la partager, de régénérer sa diffusion, de renouveler sa scénographie, en aidant les institutions, les médias et les marques à révéler le sens de leurs démarches. La photographie est créatrice d’agrément, c’est aussi un stimulant de nos consciences… Elle est un bien culturel à partager.
Arles 2023 – Les Rencontres de la Photographie – Du 3 juillet au 24 septembre 2023 : https://www.rencontres-arles.com/fr
REPLAY – Notre Trustday spécial Rapports annuels 2022 est disponible sur Youtube
Ce mardi 11 juillet, notre équipe vous a proposé un tour d’horizon de plus de 150 rapports annuels et rapports intégrés, français et internationaux, pour vous livrer les clés de lecture de cette édition 2022 et guider vos réflexions pour 2023.
Aux manettes de cet événement, 3 experts de l’agence et un super guest : Linda Ingrachen, directrice de clientèle – pôle Contenus et nouveaux récits, Claire Prudhomme, planneuse stratégique à l’agence, & Géraud Tarride, directeur du planning stratégique. Nous avons eu le plaisir d’accueillir également Guillaume De Sousa, expert en éco-conception Print.
Retrouvez le replay en suivant le lien : https://youtu.be/CuayfPU8ITo
À bientôt !
La team We are together